THE LETTER 14 (Autumn 1998) pages 62-64
J’évoquerai la boutade de Lacan: ‘La Psychanalyse, c’est le traitement que l’on attend d’un psychanalyste’. D’une telle formulation se dévoile une conception de la psychanalyse comme structure, celle de la cure
.Ce point est déterminant dans l’abord de la question du symptôme, aussi bien en clinique que dans ce que peut dire le psychanalyste du malaise, celui de la psychanalyse ou celui de la civilisation.
Le psychanalyste incarne une fonction, presque au sens mathématique du terme (et non au sens d’un fonctionnaire). L’opératoire de cette fonction dans la cure s’éclaire en considérant celle-ci comme une structure dynamique résultant de la rencontre, dans un espace transférentiel donné, de la structure initiale d’un patient avec un désir d’analyste.
Certaines analyses didactiques ou certaines ‘passes’ soulignent une ’symptômatisation’ de ce désir dans son devenir et ses effectuations les moins discutables. Rappelons que Lacan formalisait la réalité psychique et le complexe d’Oedipe dans le symptôme comme quatrième élément nécessaire pour faire tenir l’enchaînement borroméen des trois registres Réel, Symbolique et Imaginaire dont on connaît l’incidence dans le rapport au social et dans les variations de la clinique.
La psychanalyse, une cure analytique, ne sont en rien la reproduction d’un modèle relationnel, social habituel. L’altérité dont a à connaître la psychanalyse passe par la parole et rencontre la réalité de l’inconscient comme effet du langage. Dans ce champ de l’altérité, toute opposition entre réalité et discours est aussi partiale et idéalogique que ne le serait une opposition entre Science, dans ses prémices et ses réalisations, et Inconscient, dans ses formations. …